Žilda et l’art éphémère de la rue
Il cache son visage sous un
masque, marche incognito dans les rues de Paris, Rome, Belgrade, bientôt
celles de Hambourg. Žilda, un nom d’emprunt, serait le nouveau Banksy
français, murmure-t-on dans la presse italienne. Žilda est l’étoile
montante dans le firmament du street art européen.
L’artiste,
originaire de Rennes, vient de passer quelques mois à Naples, où ses
créations, des dessins et peintures grand format sur papier, ont défrayé
la chronique : anges, démons, filles morbides. La
nuit, il dépose des représentations mythiques dans des espaces urbains
où l’effet est garanti, par exemple au beau milieu d’ordures ménagères
en plein Naples.
Les titres qu’il leur donne sont chargés de
poésie, comme « L’espoir éveille le cœur blessé ». Il copie les amants
du tableau « Amour de Phrosine et Mélidore » et colle sa reproduction
dans un port à un endroit où la marée les inondera. Ou peint des sirènes
sur une épave de bateau, ou encore la poétesse Sappho sur un phare au
fin fond de la Bretagne.
A Naples, il choisit pour ses œuvres
classiques les coins les plus laids, accroche des peintures de la
Renaissance et du baroque français dans des rues passantes, des dessins
inspirés de gravures et d’illustrations du XVIIIe siècle sur des
parkings de supermarchés. Ruptures, visions insolites, en un mot :
street art ! Žilda utilise la ville comme galerie et comme atelier. METROPOLIS l’a suivi à Naples.
Stefanie Appel
METROPOLIS : BONUS WEB ŽILDA